Prévention et traitement de suppléance

Chez qui faut-il chercher une maladie rénale ?

Il est permis d’explorer la fonction rénale chez les patients hypertendus, diabétiques, poly-vasculaires ou d’âge avancé. Il faut aussi l’explorer chez les patients porteurs de maladie génétique ou de système, chez les patients ayant des antécédents d’infections ou de lithiases urinaires hautes à répétition, chez des patients ayant pris de façon intermittente ou chronique des médicaments potentiellement néphrotoxiques (AINS, lithium, anti-calcineurines, certaines chimiothérapies anticancéreuses).

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Comment rechercher une maladie rénale ?

Le fonctionnement des reins s’évalue, en routine, par la mesure de la créatininémie mais surtout par l’estimation du débit de filtration glomérulaire (DGF) ou « clairance de la créatinine » calculé à l’aide d’équations : Formule de Cockcroft et Gault et Formule MDRD simplifiée.

Selon le Guide du Parcours de soins « Maladie Rénale Chronique de l’adulte » (page 10) réalisé par la Haute Autorité de Santé, « la maladie rénale chronique (MRC) est définie, indépendamment de sa cause, par la présence pendant plus de 3 mois :
‒ de marqueurs d’atteinte rénale ;
‒ et/ou d’une IRC (DFG estimé < 60 ml/min/1,73 m²).

L’insuffisance rénale chronique (IRC) est définie par une diminution progressive et irréversible du
débit de filtration glomérulaire (DFG), qui reflète le fonctionnement rénal. Le débit de filtration glomérulaire est estimé à partir de la créatininémie en utilisant l’équation Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration (CKD-EPI). Le seuil convenu pour définir la baisse du débit de filtration
glomérulaire est < 60 ml/min/1,73 m².

Le recours au néphrologue est recommandé en cas de doute sur la nature de la maladie rénale ou de nécessité d’examens spécialisés pour le diagnostic étiologique ».

Comment prévenir et freiner l’évolution de l’insuffisance rénale chronique ?

Pour prévenir et freiner l’évolution de l’insuffisance rénale chronique, il faut :

  • Respecter les Règles hygiéno-diététiques : sevrage tabagique, diminution de la consommation d’alcool, pratique d’une activité physique régulière, vérification et mise à jour des vaccinations, absence d’automédication sans avis spécialisé, consultation, au moins une fois par an, du médecin néphrologue.
  • Contrôler la Pression Artérielle : auto-mesure de la pression artérielle (PA), restriction sodée, contrôle du poids, observance du traitement.
  • Protéger les reins : éviction des médicaments et produits néphrotoxiques, limitation des apports protidiques, contrôle des facteurs de risques cardio-vasculaires: cholestérol, triglycérides, diabète…
  • Comprendre et participer au traitement : traitement de l’anémie, traitements antihypertenseurs, traitement du métabolisme phosphocalcique, de l’acidose métabolique et de l’hyperkaliémie, traitements hypolipémiants.

L’éducation thérapeutique des patients (ETP) joue ici un rôle clé, en complémentarité des traitements. La Fondation Charles Mion – AIDER Santé met en place régulièrement des ateliers d’ETP optimisant les traitements et favorisant l’autonomie des patients pour les aider à mieux vivre la maladie

Centre de dialyse
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Les traitements de suppléance de la fonction rénale

Lorsqu’un patient est atteint d’insuffisance rénale dite « terminale » (clairance de la créatinine < 10 ml/min/1.73m2), un traitement permettant de suppléer à la fonction de filtration du sang assurée par les reins est mis en place par un médecin néphrologue.
Il existe trois types de traitement de suppléance :

  • La transplantation rénale ou greffe de rein.
  • L’hémodialyse, qui consiste à filtrer le sang, via un dialyseur, à l’extérieur du corps. Cette technique peut se réaliser à domicile, en unité d’autodialyse, en unité de dialyse médicalisée ou en centre ;
  • La dialyse péritonéale, technique par laquelle le péritoine, à l’intérieur de l’abdomen, joue le rôle de membrane de filtration. Réalisées à domicile, deux techniques sont envisageables, la Dialyse Péritonéale Automatisée ou la Dialyse Péritonéale Continue Ambulatoire.
  • Dans certains cas bien particuliers, le traitement médical conservateur peut être poursuivi.

Le choix du traitement de suppléance se fait en concertation entre le patient, son entourage et son néphrologue réfèrent. Il est fait après une information éclairée, en groupe et/ou individuelle. Il prend en compte l’ensemble des paramètres médicaux, socio-économiques et personnels du patient.